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Mode de vie: zéro déchet



Lorsqu’on entend parler pour la première fois du mode de vie zéro déchet, cela peut sembler intimidant, presque extrême, voire impossible. Il s’agit de la réaction de beaucoup de gens qui ne connaissent pas le mouvement et qui s’éveillent à un monde vert rempli de possibilités beaucoup plus grandes que celles où être écologique se résume uniquement à recycler. Et c’est tout à fait normal de se sentir ainsi! Rassurez-vous tout de suite: le «zéro déchet», c’est un idéal à atteindre et non un objectif absolu. C’est surtout une façon de prendre conscience de la quantité de déchets que l’on produit et de changer progressivement des gestes du quotidien pour consommer de façon plus responsable.

Selon Recyc-Québec, en 2011, chaque Québécois a produit en moyenne 746 kilogrammes de déchets. Si vous n’avez jamais pris le temps de mesurer la quantité de déchets que vous produisez, vous trouvez probablement ce chiffre énorme. C’est peut-être l’occasion parfaite d’amorcer une réflexion sur vos choix de consommation et sortir vos poubelles une fois pour toute.

Portrait de la vie zéro déchet.



La naissance du mouvement


C’est Béa Johnson, une femme originaire du Sud de la France, vivant en Californie, qui a démarré ce mouvement en 2006. Après plusieurs années à vivre dans l’hyperconsommation, elle et sa petite famille décident que ç’en est assez. Ils cherchent donc par tous les moyens à désencombrer leur maison pour mener une vie plus simple, plus économique, mais surtout sans déchets. Ils y découvrent «une vie riche en expériences, basée sur le verbe être et non le verbe avoir. »

C’est elle qui crée la méthodologie du mode de vie zéro déchet: Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler, Composter (et seulement dans cet ordre).


Refuser

Refuser ne se fait pas seulement dans nos comportements d’achats, mais dans une multitude de situations de notre quotidien: refuser d’imprimer des documents si ce n’est pas nécessaire, refuser d’acheter un café dans un contenant jetable et plutôt se le faire soi-même, refuser des cartes d’affaires, refuser des bonbons emballés à la sortie d’un restaurant, refuser les cadeaux, etc. C’est sans doute la règle du mode de vie zéro déchet qui est la plus difficile et qui demande le plus de courage, mais aussi celle qui nous permet d’éliminer beaucoup de choses inutiles à notre vie.



Réduire

Il est difficile de se reprocher, en tant que consommateurs, nos comportements d’achats alors que nous sommes constamment soumis au marketing et à la publicité de compagnies ayant d’immenses moyens pour nous encourager à acheter. Commençons par une réflexion sur notre façon de consommer: quelle quantité de nos produits alimentaires finissent à la poubelle? à quelle fréquence achetons-nous des vêtements? Est-ce une nécessité, ou un plaisir coupable? Y a-t-il des biens que nous achetons neufs, que nous aurions pu acheter usagés? Est-ce que ce grille-pain défectueux aurait pu être réparé plutôt que remplacé? Qu’en est-il de notre consommation d’essence et de la fréquence d’usage de notre véhicule? Le transport en commun est-il une option envisageable? Amorcer la réflexion, c’est déjà un pas vers la réduction et l’amélioration. L’idée n’est pas non plus d’essayer de tout réduire en même temps, mais plutôt d’y aller un pas à la fois, en étant toujours conscient des choix que nous faisons. Réduire est un défi sociétal, qui demandera à plusieurs d’entre nous des sacrifices matériels importants, mais qui, en fin de compte, nous permettront d’accorder plus de temps à des choses qui nous tiennent à coeur.


Réutiliser

Réutiliser est souvent plus facile que l’on pense. On consomme des produits sans réfléchir à l’impact direct sur notre environnement, alors que beaucoup de solutions simples s’offrent à nous, et ne demandent pas plus d’efforts. Il suffit de les découvrir! Béa Johnson propose une liste d’objets réutilisables à utiliser dans le quotidien et dans nos habitudes de consommation, qui pourraient avoir un impact considérable sur la planète si nous faisions tous ces petits changements. Voici quelques idées d’objets réutilisables:


  • Les sacs à provisions, pour les légumes et fruits à l’épicerie par exemple. Adieu les sacs en plastique mince des épiceries. Ne serait-ce pas si simple d’amener nos propres sacs?

  • Les gourdes d’eau. Selon Recyc-Québec, en 2005, environ 166 millions de bouteilles d’eau en plastique se sont retrouvées dans les dépotoirs québécois. La gourde d’eau, c’est un essentiel!

  • Les bocaux ou contenants pour les achats alimentaires en vrac.

  • Les linges à vaisselle et serviettes de tables en tissus.

  • Les thermos à café réutilisable. La plupart des contenants à café, même s’ils semblent faits en carton, ne sont pas recyclables. Direction: poubelle! En plus, la plupart des grands distributeurs de café offrent un rabais lorsque nous amenons notre propre thermos.

  • Les mouchoirs en tissu. L’idée semble un peu farfelue pour plusieurs, mais l’essayer c’est l’adopter. C’est plus doux pour le nez, et ça se nettoie aussi facilement que le reste de notre lavage.

  • Les piles rechargeables

Recycler

Le recyclage est plus souvent qu’autrement perçu comme un acte écologique, mais contrairement à ce que la majorité des gens pensent, le recyclage est un peu comme une autre forme de poubelle. Pensons à toutes les conséquences qu’il engendre: les coûts de transport de notre bac au centre de tri, le nettoyage et le tri des matériaux, et les ressources financières, technologiques et humaines pour les transformer. C’est un processus qui est loin d’être écologique. Dans un mode de vie zéro déchet, le «zéro recyclage» serait aussi un idéal à atteindre. Même si l’idée peut paraître choquante, réduire la quantité de sacs et d’emballages de notre vie est plus simple qu’il n’y paraît: l’achat des produits alimentaires en vrac fait assurément partie de la solution. Comme dans toutes les étapes vers une vie plus verte, commençons par observer ce qui se trouve dans notre bac de recyclage et nous demander ce qui pourrait facilement ne plus s’y retrouver. Les sacs de plastique? Les emballages de produits transformés? Des papiers bancaires que nous pourrions possiblement recevoir de façon électronique? Une fois de plus, quelques gestes faciles peuvent rendre notre consommation de plus en plus responsable.


Composter

Le cinquième élément de la méthodologie zéro déchet est le compostage et il contribue sans aucun doute à diminuer le contenu de nos poubelles. Selon Recyc-Québec, composter aiderait à réduire nos déchets de 40%. Le compostage est une méthode de recyclage naturelle pour les déchets organiques. Plusieurs municipalités encouragent leurs citoyens à composter à la maison. Si la vôtre n’offre toujours pas de service de collecte des matières organiques, elle offre peut-être des crédits sur l’achat de composteurs domestiques, ou encore l’accès à des composteurs communautaires. Vous pourriez être surpris de ce que votre ville met en place pour vous aider à recycler vos matières organiques.


Le mode de vie zéro déchet n’est pas révolutionnaire. Ce n’est pas non plus une solution à tous les problèmes environnementaux existants, et encore moins une façon de s’illusionner quant aux changements climatiques. C’est une réflexion sur notre société d’hyperconsommation, mais ce n’est pas un jugement. C’est un choix citoyen de mener une vie simplifiée et verte. C’est aussi un mouvement qui aura de grands résultats grâce à l’effort collectif. Et c’est surtout une décision personnelle, qui naît d’un amour indéniable pour cette planète magnifique sous nos pieds.

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